Imaginons une cuisine de 25 m², installée dans un laboratoire prêt à équiper Kitch’n Box, autour de Paris, à Lille, ou à Nantes.
Depuis cette seule cuisine, l’équipe exploite :
Côté burger
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BOLD Burger
→ burgers simples, portions correctes, prix serrés, photos jouant sur les codes de la street food, très orienté promotions. -
Atelier Burger & Smoke
→ viande mieux sourcée, pain travaillé, fromages premium, recettes “signature”, belles photos, prix plus élevés.
Côté pizza
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Pizza Pop'
→ pizzas classiques, carte courte, prix accessibles, promesse de rapidité. -
Le Vesuvio
→ pâte au levain, garnitures plus travaillées, storytelling sur la qualité, photos très léchées, ticket moyen plus haut.
Résultat :
4 marques virtuelles, 1 seule cuisine, 1 seule équipe, 1 seul loyer.
Ce modèle – une cuisine qui opère plusieurs marques de restauration virtuelles – est désormais classique sur les plateformes de livraison : un seul lieu de production, plusieurs “enseignes” visibles par le client. Uber Eats explique d’ailleurs que ses outils sont pensés pour permettre à un restaurateur de gérer plusieurs marques virtuelles depuis une même cuisine.
L’enjeu n’est pas de multiplier les logos, mais de structurer un portefeuille de marques qui augmente vraiment le chiffre d’affaires et la marge, sans faire exploser la complexité.
1. Pourquoi plusieurs marques sur la même cuisine ?
La bonne question n’est pas “combien de marques puis-je créer ?” mais :
Quels segments de clients je veux servir, avec quels niveaux de prix, et pour quelles occasions ?
Avec plusieurs marques autour du burger et de la pizza, une même cuisine peut :
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Segmenter les prix
- une marque “value” qui rassure les budgets serrés,
- une marque premium pour ceux qui sont prêts à payer plus pour de meilleurs produits.
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Segmenter les moments de consommation
- Pizza Pop' pour un midi ou un soir de semaine rapide,
- Le Vesuvio pour un samedi soir plus “plaisir”,
- BOLD Burger pour le midi ou les fins de soirée,
- Atelier Burger & Smoke pour les amateurs de produits plus travaillés.
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Segmenter les attentes
- certains clients cherchent surtout un bon rapport quantité/prix,
- d’autres veulent une expérience plus “foodie” (levain, charcuterie, fromages, cuisson, etc.).
Les modèles de cloud kitchen multi-marques décrits par plusieurs opérateurs vont exactement dans ce sens : une seule infrastructure, plusieurs marques, chacune pensée pour un segment précis. Apicbase
2. Deux marques burger, deux marques pizza : un cas très concret
Burgers : volume vs valeur perçue
BOLD Burger
- Objectif : volume.
- Positionnement : “bon, simple, pas cher”.
- Carte : courte, recettes classiques.
- Photos : simples, sans mise en scène compliquée.
- Signal prix : menus, offres groupées, promotions régulières.
Atelier Burger & Smoke
- Objectif : marge et image.
- Positionnement : viande “choisie”, recettes plus originales, sauces maison, fumage, etc.
- Carte : un peu plus courte, mais plus différenciée.
- Photos : très travaillées, lumière, mise en scène.
- Signal prix : peu ou pas de gros rabais, mais une impression de valeur.
Les deux marques utilisent :
- la même plaque,
- souvent le même fournisseur de viande,
- plusieurs ingrédients en commun
Mais elles s’adressent à des attentes différentes et des propensions à payer différentes.
Pizzas : même logique
L'idée reste de satisfaire les acheteurs sensibles aux arguments quantité/prix, sans se priver de la marge que vous pouvez engranger avec la clientèle sensible à la qualité des produits et à l'image. C’est exactement ce type de différenciation que décrivent les guides sur les marques virtuelles : même cuisine, mais marques distinctes en termes de prix, de ton, de photos et de cible. Rushour.io

3. Mutualiser la production sans transformer la cuisine en chaos
Pour que le modèle soit rentable, la mutualisation est centrale.
Dans notre cas :
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La mise en place (légumes rôtis, sauces, pâtes à pizza, condiments…) sert à la fois :
- à BOLD Burger,
- à Atelier Burger & Smoke,
- à Pizza Pop',
- à Vesuvio.
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Ce qui change entre les marques :
- les combinaisons d’ingrédients (plus ou moins premium),
- la taille des portions,
- le dressage,
- le packaging et la façon de raconter le produit.
Les opérateurs de dark kitchens multi-marques recommandent justement de partir d’un socle commun d’ingrédients, afin d’éviter les stocks trop éclatés et la perte de temps. Restaurant Times
En pratique, une journée type peut ressembler à :
- matin : réception, mise en place communes, préparation des pâtes, sauces, découpes ;
- service du midi : focus sur BOLD Burger et éventuellement Pizza Pop' ;
- soirée et week end : montée en puissance d’Atelier Burger & Smoke et Le Vesuvio.
4. Combien de marques une cuisine peut-elle gérer ?
Sur le papier, on pourrait en créer dix.
Dans la réalité, la limite vient de la complexité de production.
Sur 15–30 m², avec une équipe compacte, on reste généralement dans une fourchette de :
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2 à 5 marques maximum, si :
- chaque marque a une carte courte (5-10 références fortes),
- les ingrédients sont largement mutualisés,
- les process sont écrits (fiches techniques, photos de dressage),
- les flux sont réfléchis (marche en avant, zones, rangement).
Au-delà, la plupart des retours d’expérience évoquent :
- plus d’erreurs,
- plus de difficulté à former les nouveaux,
- une cadence qui se dégrade.
Des plateformes comme Zomato ou Uber Eats ont même commencé à encadrer les multi-marques trop proches les unes des autres, pour éviter que des dizaines de marques très similaires saturent l’offre.
Un bon test simple :
si tu n’arrives plus à expliquer ton organisation et ton portefeuille de marques sur une seule feuille A4, c’est probablement devenu trop complexe pour être efficace.
5. Gérer les flux de commandes multi-marques
Avec plusieurs marques, les commandes peuvent venir :
- de plusieurs plateformes (Uber Eats, Deliveroo, etc.),
- parfois de ton propre site.
Les bonnes pratiques qui reviennent souvent :
Centraliser les commandes
- Utiliser un agrégateur ou un écran cuisine (KDS) qui regroupe toutes les marques et plateformes.
- S’assurer que les tickets indiquent clairement la marque ET le produit.
- Ne pas se tromper sur les emballages.
Des guides spécialisés montrent que c’est un prérequis pour faire tourner une multi-brand kitchen sans se perdre. Restaurant Times
Gérer les heures de pointe
- Limiter certaines marques “volume” (comme BOLD Burger ou Pizza Pop') sur les créneaux les plus tendus,
- réduire la carte aux best-sellers pendant les pics,
- mettre temporairement une marque en pause si les délais dépassent un seuil.
Harmoniser les temps de préparation
- Éviter d’avoir, dans la même marque, des plats à 8 minutes et d’autres à 25 minutes de préparation sans adaptation de l’organisation (comme le batch cooking).
- Concevoir les cartes pour que les temps de préparation restent comparables entre marques.
6. S’appuyer sur la data pour arbitrer entre les marques
Avec quatre marques en parallèle, il faut régulièrement se poser la question :
“Laquelle mérite vraiment sa place dans la cuisine ?”
Pour chaque marque :
- Chiffre d’affaires total,
- nombre de commandes,
- ticket moyen,
- marge estimée (coût matière + temps de préparation),
- note moyenne et retours clients,
- impact sur la charge de travail aux heures de pointe.
La littérature sur les cloud kitchens multi-marques converge sur la même idée : les opérateurs lancent plusieurs marques, mais en éteignent certaines (ou les relance sous un autre angle) au bout de quelques mois si elles ne trouvent pas leur marché ou si elles compliquent trop l’organisation. skopekitchens.com
Une marque peut rester pertinente si elle apporte :
- un bon volume,
- ou une bonne marge,
- ou un rôle stratégique clair (image, saisonnalité, test).
Si elle n’apporte rien de tout ça, mieux vaut la mettre en pause et renforcer les autres.
7. Transparence et illusion de choix : où mettre la limite ?
Plusieurs enquêtes ont montré des cas extrêmes où un seul lieu exploitait plus de 15 marques différentes, avec des menus très proches, au point de donner l’illusion au client qu’il choisissait entre de nombreux restaurants alors que tout venait du même endroit. The Independent
Ce type de pratique a suscité :
- de la méfiance,
- des critiques sur le manque de transparence,
- des réactions de la part des plateformes elles-mêmes.
Dans une logique de long terme, il est plus sain de :
- garder un nombre raisonnable de marques,
- faire en sorte que chaque marque ait une véritable identité (positionnement, prix, style),
- délivrer une qualité cohérente avec ce qui est annoncé.
Le but n’est pas de “truquer” l’offre, mais d’exploiter intelligemment un outil de production pour servir plusieurs segments… tout en restant légitime.
8. Quand passer sur une cuisine dédiée Kitch’n Box ?
Dès que le nombre de marques augmente, et que les les volumes montent, les limites sont vite atteintes.
Une cuisine dédiée, dans des installations aux parties communes bien dimensionnées, prend alors tout son sens. Kitch’n Box, vous propose des cuisines prêtes à équiper, permettant :
- de disposer d’un espace entièrement tourné vers la production pour la livraison,
- de concevoir dès le départ une organisation multi-marques (mise en place commune, rangement logique, zones définies),
- de s’implanter autour de Paris, à Lille, et à Nantes, là où la demande de livraison est forte.
Conclusion : plusieurs marques, une stratégie claire
Un cuisine = plusieurs marques, c’est une façon structurée de :
- parler à des budgets différents (quantité/prix vs premium),
- répondre à des moments différents (semaine, week-end, tard le soir),
- mieux rentabiliser ta mise en place et ton équipe.
La clé, c’est de :
- Dessiner un portefeuille cohérent (qui fait quoi, pour qui, à quel prix).
- Mutualiser au maximum la production, avec des cartes courtes.
- Organiser les flux de commandes pour ne pas saturer la cuisine.
- Piloter avec les données, en acceptant d’arrêter certaines marques.
- Passer sur un laboratoire dédié prêt à équiper, comme ceux de Kitch’n Box.