Tu as peut-être déjà vécu ça côté client :
tu ouvres une carte sur Uber Eats ou Deliveroo,
tu vois 70 plats dans 12 catégories…
et tu refermes l’app sans commander.
Les chercheurs appellent ça le choice overload : trop d’options, le cerveau se bloque. Des études en économie comportementale montrent que, passé un certain nombre de choix, on devient moins satisfait et on abandonne plus facilement.
Standardiser un menu de livraison, ce n’est donc pas juste “mettre moins de plats”.
C’est dessiner un parcours de décision pour ton client :
- limiter la paralysie,
- orienter vers les bons plats,
- et aligner ça avec tes marges et ta capacité en cuisine.
1. Un menu de livraison, c’est de l’architecture de choix 🧩
Quand quelqu’un ouvre ta fiche Uber Eats ou Deliveroo, il te donne 10 à 20 secondes de concentration. Au-delà, le cerveau fatigue.
Des travaux en psychologie et en marketing montrent que :
- trop de choix réduit l’engagement,
- l’ordre et la présentation des options influencent fortement ce qui est choisi,
- une “bonne” carte aide le client à décider vite, sans avoir l’impression d’être contraint.
Standardiser ton menu de livraison, c’est donc :
- décider combien de choix tu offres,
- comment tu les organises,
- quelles comparaisons implicites tu proposes au client.
2. Premier levier : réduire la paralysie de choix (sans appauvrir l’offre)
Des études sur les menus montrent qu’en restauration rapide, les gens jugent “idéal” d’avoir environ 5–7 options par catégorie ; au-delà, le plaisir baisse et la difficulté de choisir augmente.
Sur une carte de livraison :
- 4–6 burgers bien distincts, c’est beaucoup plus efficace que 14 variations très proches.
- 5–8 pizzas claires, c’est mieux que 25 recettes quasi identiques.
👉 Moins d’options, c’est :
- moins de fatigue mentale pour le client,
- plus de lisibilité pour tes best-sellers,
- et un message implicite : “le chef sait ce qu’il veut proposer”.
Tu peux te poser une question simple :
“Si je devais expliquer ma carte à voix haute en 30 secondes, est-ce que j’y arrive ?”
Si la réponse est non, il y a probablement trop de plats, ou pas assez de différence entre eux.
3. L’ancrage de prix : donner un repère avant de laisser choisir 💶
Le cerveau a besoin d’un point de référence pour juger un prix. C’est l’effet d’ancrage : le premier montant vu sert de base de comparaison pour tout le reste.
Concrètement, sur un menu de livraison :
-
si la première pizza que je vois est à 24 €,
les pizzas à 17–19 € me paraissent “raisonnables”. -
si je commence par une pizza à 10 €,
17–19 € peuvent sembler “chères”.
Tu peux donc :
- positionner une ou deux options plus chères (vraiment plus qualitatives) en début de catégorie,
- puis proposer tes références “cœur de gamme” juste en dessous.
L’idée n’est pas d’arnaquer, mais de créer une échelle de valeur claire :
“Voilà le haut du panier chez nous… et voilà les choix plus accessibles.”
4. Le “good / better / best” et l’effet de compromis ⚖️
Les travaux de Dan Ariely et d’autres chercheurs montrent un phénomène très robuste :
quand on donne trois options (entrée de gamme, milieu de gamme, haut de gamme), la plupart des gens choisissent… celle du milieu.
C’est l’effet de compromis : on évite les extrêmes.
Tu peux t’en servir de façon saine :
Exemple sur un burger
- Burger “Classique” → 11 €
- Burger “Signature” → 15 €
- Burger “Gourmet” (plus généreux, plus premium) → 19 €
Si tu présentes ces trois burgers ensemble, beaucoup de clients vont se dire :
“Le ‘Signature’ au milieu, c’est le bon compromis.”
À condition que :
- les trois produits existent vraiment,
- la montée en prix soit justifiée (ingrédients, taille, travail),
- la description rende bien la différence.
Tu peux aussi jouer ce schéma sur :
- menus solo / duo / famille,
- tailles de pizza,
- accompagnements (petite / grande portion).
5. Le “plat leurre” (decoy) : orienter la décision sans que ça se voie 🎯
Le decoy effect (effet leurre) est un autre biais étudié en long, en large et en travers :
ajouter une option volontairement moins intéressante peut pousser le client vers l’option premium que tu préfères vendre.
Exemple simple :
- Pizza A : 30 cm – 14 €
- Pizza C : 40 cm – 18 €
Sans autre info, tout le monde hésite.
Tu ajoutes au milieu :
- Pizza B (leurre) : 38 cm – 17,50 €
Pizza B est légèrement moins bien que C pour presque le même prix.
Résultat : C apparaît comme le choix raisonnable.
En livraison, ça peut se traduire par :
- un menu entrée de gamme que tu ne veux pas particulièrement pousser,
- un menu très premium qui t'offre plus de marge,
-
et un menu “leurre” cher pour ce qu’il offre,
qui rend ton menu premium très attractif par contraste.
L’important :
- ne pas abuser du procédé,
- rester cohérent avec ta promesse,
- ne pas multiplier les leurres partout (ça devient illisible).
6. Limiter la paralysie dans chaque catégorie 🧮
Les recherches sur le paradoxe du choix montrent que trop d’options :
- augmente le temps de décision,
- réduit la satisfaction,
- et peut diminuer les conversions.
Pour chaque catégorie (burgers, pizzas, bowls, etc.) :
- vise 4 à 7 options maximum, vraiment différenciées,
-
place en haut :
- 1–2 produits “ancre” ou “haut de gamme”,
- puis 2–3 références “cœur de gamme”,
- garde 1–2 options plus “niche” en bas, si tu y tiens.
Si tu sens que tu dois expliquer au client la différence entre deux produits… ils sont probablement trop proches.
👉 Bonus :
une carte courte, assumée, donne aussi une impression de conviction :
“Voilà ce qu’on sait faire, et on le fait bien.”
7. Raccourcir le chemin vers “oui” : menus, par défaut et preuves sociales
Ton objectif n’est pas que le client “admire” ta carte.
C’est qu’il arrive à un “OK, je prends ça” le plus vite possible.
7.1. Menus et combos comme options par défaut
Les études en “choice architecture” et en design de menus montrent que les clients choisissent plus facilement une option “pré-construite” qu’un assemblage à la carte.
En pratique :
- 1–2 menus midi (plat + boisson + accompagnement) très clairs,
- 1 menu duo, 1 menu famille,
- quelques options “+1” bien visibles (supplément fromage, sauce, dessert).
Tu réduis le nombre de décisions à prendre → le client se fatigue moins → il commande plus vite.
7.2. “Meilleure vente”, “spécialité du Chef” : le cerveau adore les raccourcis
Les êtres humains utilisent des heuristiques (raccourcis) pour décider vite :
- “Si beaucoup de gens le prennent, ça doit être bien.”
- “Si c’est mis en avant, c’est que c’est recommandé.”
Tu peux alors utiliser un picto (⭐ ou 👍) sur tes vrais best-sellers, ou indiquer qu'un plat est la spécialité du Chef.
Ça rassure, ça réduit le doute, ça accélère la décision.
8. Tester, valider, dupliquer : Kitch’n Box entre en jeu 🏭
Le contexte actuel est idéal :
- l’IA aide à produire des photos cohérentes,
- les plateformes permettent de voir rapidement ce qui marche (ventes, tickets moyens, notes),
- les consommateurs sont habitués à commander en ligne.
La bonne stratégie :
- Lancer un concept avec un menu pensé comme une architecture de choix.
- Observer : ce qui se vend, ce qui ne sort jamais, les paniers moyens, les retours.
- Ajuster : simplifier, repositionner certains prix, retravailler quelques plats.
- Dupliquer uniquement ce qui a fait ses preuves.
Dans ce contexte, s’enfermer tout de suite dans un bail 3/6/9 avec des travaux lourds a peu de sens :
tu immobilises du temps et de l’argent avant d’avoir validé ton modèle.
Avec Kitch’n Box :
- tu peux lancer ton activité en moins de 15 jours dans un laboratoire prêt à équiper,
- puis dupliquer le concept sur nos autres adresses dès que c’est pertinent,
- autour de Paris, à Lille, et à Nantes.
Tu gardes un modèle agile :
tu tests, tu observes, tu affines ton architecture de menu… et tu multiplies seulement ce qui fonctionne.